En Vogue

March 2, 2016

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Photos by Jenny Liu Photography

I bought my first copy of Vogue when I was seventeen. It was the November 2002 issue, with Catherine Zeta-Jones and Renee Zellweger on the cover, a deliciously thick and glossy tome that did not in any way resemble the flimsy Flare I had subscribed to in junior high or the celebrity saturated Teen People that I had read monthly since its inception. I got a late start, admittedly, but teenaged girls in Winnipeg had little use for Vogue when I was a teenager – American Eagle was the most stylish store available to us back then and we spent most of our time bundled up in excessive layers to battle the frigid winter temperatures. When it came to getting dressed, even the most fashion forward among us had to put avoiding frost bite before style. Vogue opened up a new world of possibilities for me, and not just in the realm of style – although I am proud to admit that I was a full year ahead of the skinny jeans trend thanks to the wisdom of its fashion editors. I discovered Jeffrey Steingarten from his columns in Vogue, and later bought both of his books; the same can be said of countless other authors, some of whose work has astounded and inspired me. I bought the magazine religiously for years, counting down the days until the newest issue would hit the shelves and always disappointed by the thin summer editions, which failed to give me enough of what I craved. But then, slowly, things began to change. Maybe, just like with skinny jeans, I just saw what was to come a little bit sooner than everyone else. The Obamas appeared on the cover of Vogue. My interest in politics is probably in excess of the average but theirs was not a cover story I was interested in. I craved ethereal models and elegant editorials, not democrats in suits and shoulder pads. I was disappointed, and that disappointment continued for six months before I gave Vogue up entirely. The magazine that had opened up a whole world to me had become, in a matter of months, resolutely American, and its elegance had, at least in my eyes, faded. Sometimes, I have missed my beloved magazine enough to consider going back – I still buy Vogue Paris on rare occasions, but these days I generally reach for Porter most often and, admittedly, I get most of my sartorial inspiration from blogs. Sometimes, I consider it simply because it isn’t very fashionable to dislike Vogue. But it seems that whenever I do, a new cover story comes along to remind me why I walked away from what is arguably the arbiter of fashion in North America and the most recent issue, featuring Ben Stiller and Penelope Cruz as Derek Zoolander and Valentina Valencia, was perhaps the most acute reminder to date. Natalia discussed it more elegantly than I am, but all this is really just to say how sorry I am to see what has become of Vogue in the past ten years, driven, I can only imagine, by lagging sales of print magazines in a digital age. After all, there was a time when the pages of Vogue elicited excitement and wonder from me and now, when I peruse the magazine, the wonder I experience if of an entirely different sort. I ask myself why they feel the need to pander, why they now value accessibility over sophistication and most often, how it can be that the singular authority on all things fashionable on the continent that I call home can have nothing new to say.

J’ai acheté une copie de Vogue pour la première fois lorsque j’avais dix-sept ans. C’était le numéro novembre 2002, avec Catherine Zeta-Jones et Renée Zellweger en couverture, une belle revue épaisse qui ne ressemblait pas du tout à Flare, tout léger, auquel j’avais abonné à mes douze ou à Teen People, que je lisais depuis son inception. J’ai découvert Vogue assez tard, mais en tant qu’adolescente à Winnipeg, la revue ne m’était pas pratique – la boutique American Eagle fut l’apogée de la mode en ville à l’époque et nous passions la plupart de notre temps dans des vêtements très chauds comme il y faisait extrêmement froid pendant l’hiver. Tellement froid, en fait, qu’il fallait que même les modeuses parmi nous considèrent la chaleur avant le style. J’ai découvert un nouveau monde à travers les pages de Vogue, et non seulement en mode – bien que je vous raconte avec une certaine fierté que j’étais parmi les premières à adopter la tendance jean slim grâce à la revue. Je suis tombée sur Jeffrey Steingarten depuis sa rubrique, et j’ai lu ses deux livres par la suite. En fait, la revue a engendré des nombreux découverts littéraires pour moi, y inclu certains auteurs que je lis toujours. J’ai acheté les nouveaux numéros de Vogue à chaque mois pendant des années, attendant le lancement mensuel avec impatience. Je détestais l’été car les numéros étaient moins grands. Et cependant, au fil du temps, la revue a changé. Il se peut que j’aie pris conscience de ces changements un peu à l’avance, comme j’ai pris conscience de la tendance jean slime un peu tôt, mais pour moi, le moment ou la famille Obama a paru sur la couverture, c’était la déception ultime. Je m’intéresse à la politique, mais je n’ai pas du tout envie de lire des articles politiques dans une revue de mode. C’était des robes de bal, des photos sublimes et des mannequins éthérés que je cherchais chez Vogue, non des idéologies et des tailleurs. Environ six mois plus tard, j’ai renoncé à Vogue complètement. La revue cosmopolite était, tout d’un coup, résolument Américain et ce changement avait diminué, au moins pour moi, son élégance. Parfois, ma revue bien-aimée me manque m’offre un numéro de vogue Paris de temps en temps, mais je préfère Porter, et j’avoue que je trouve la bonne partie de mon inspiration vestimentaire dans des blogs modes. Parfois, je me réprimande – c’est pas du tout cool de ne pas aimer Vogue. Mais à chaque fois, la déception me revient et je me rappelle pourquoi j’ai abandonné la revue qui demeure, sans doute, l’arbitre de la mode en Amérique du nord. Cette fois-ci, ce fut le numéro février 2016, avec Ben Stiller et Penélope Cruz en tant que Derek Zoolander et Valentina Valencia en couverture. Mon amie Natalia en discute de façon plus éloquente, mais après m’avoir fait prendre en photo avec le numéro février 2016, je me suis dit que c’était le moment de vous en parler enfin de mon histoire avec Vogue. J’adorais cette revue il n’y a pas si longtemps; ses articles suscitaient en moi un sens de possibilité et d’émerveillement lorsque j’étais plus jeune. Mais maintenant, quand je la regarde, elle provoque le sens contraire, le désenchantement. Je me demande pourquoi la revue cède aux caprices de ses lecteurs, pourquoi elle estime plus l’accessibilité que la sophistication et surtout, comment l’autorité singulière dans la mode nord-américaine, un sujet vaste et complexe, peut continuer sa publication sans raconter quelque chose de neuve.

Cee Fardoe is a thirty-something Canadian blogger who splits her time between Winnipeg and Paris. She is a voracious reader, avid tea-drinker, insatiable wanderer and fashion lover who prefers to dress in black, white and gray.

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