1989

April 11, 2016

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I turned four on September twenty-fourth, 1989. Less than two months later, the Berlin Wall fell. To describe what happened as a fall, of course, isn’t strictly accurate – in these photos, I am standing in front of the wall, long swathes of which still stand in the German capital, covered in commissioned street art and, increasingly, layers of particularly pedestrian graffiti. But on November ninth of the year that I turned four, Sachowski announced, not entirely on purpose, that the borders of East Germany were open effective immediately and reunification began because there was simply no stopping it. The same evening, the border crossings were flooded and Germans began chipping away at the wall, eventually demolishing lengthy sections. They were called mauerspechte, a word I will never forget, because on November ninth, 1989, undoubtedly after catching a glimpse of the breaking news story my parents were watching on TV, I dreamt that I was among them; that I had my very own piece of a wall whose significance was far beyond my comprehension at the time. In reality, it was twenty years before I arrived in Berlin for the first time. I was a naive twenty-three-year-old living in a studio apartment in Montmartre with my boyfriend, using the place as a home base for our travels all over Europe. We arrived in Berlin after dark, as is our habit – that boyfriend was Ian, and he became my husband a few years later – and decided that Potsdamer Platz should be our first stop. I can’t imagine how we came to that decision; we were staying in a dimly lit hotel in Schoneberg and probably just didn’t want to spend the evening in the nearly bare room, but we  had done no research prior to arrival and I’m not sure what made Potsdamer Platz stand out as a destination more than anywhere else. We boarded the U-Bahn at Bülowstraße, rode three stops and when we emerged at our destination, I practically stumbled over a remaining piece of the wall. I think that was when I finally understood the enormity of the impact that the wall would have had on the daily lives of people just like me, because the city all around me look just like any other city I’d ever been to, but there, in the middle of it, in a place that I actually tripped over it, had, in my lifetime, stood a wall that marked a heavily defended border separating two sets of people who, in the eyes of much of the world, lived in the same country. If the remaining portions of the wall could talk, I can only imagine the stories they would tell. In these photos, I am at the East Side Gallery, a long section of the wall that was made into an artistic memorial in 1990. It is in an advanced state of decay, much of it fenced off, and I admit that I wonder how much longer it will stand at all. I realised when we visited this year that the world is increasingly full of adults who have no memory of the Cold War; who were born after the wall had already fallen and will never know what the word mauerspechte means. Time keeps moving forward, but part of me hopes that the wall will stand still – because anyone who has ever had a history lesson knows that we are doomed to repeat our mistakes if we don’t remember them.

J’ai fêté mes quatre ans le vingt-quatre septembre 1989. La chute du mur de Berlin a eu lieu moins de deux mois plus tard. La décrire comme une chute, bien sûr, n’est pas strictement correcte – sur ces photos, je suis debout devant le mur, des longues bandes duquel restent à la capitale allemande, couvert de peintures commandées et, de plus en plus, de couches de graffitis. Mais the neuf novembre de l’année où j’ai eu quatre ans, Sachowski a annoncé, pas tout à fait exprès, que les frontières de la République démocratique allemande furent ouvertes et la réunification est commencée sur le coup – rien ne pouvait l’empêcher. La même soirée, les passages de la frontière furent inondés et les Allemands ont commencé à retirer des éclats du mur, abattant éventuellement des grandes sections. On leur a nommé mauerspechte, un mot que je ne pourrai jamais oublier, car le neuf novembre 1989, sans doute après avoir vu une bribe des informations que mes parents regardaient à la télé, j’ai rêvé que j’étais parmi eux; que j’avais ma propre pièce du mur dont je ne comprenais toujours pas la portée. En dehors de mes rêves, vingt ans ont passé avant que je suis arrivée à Berlin pour la première fois. À l’époque, j’avais vingt-trois ans et j’habitais un appartement d’une pièce à Montmartre avec mon copain, que nous utilisions comme base de départ pour nos voyages en Europe. Nous sommes arrivés à Berlin le soir, comme d’habitude – mon copain, c’était Ian, et il est devenu mon mari quelques ans plus tard – et, aussitôt nos valises posés dans la chambre d’hôtel, nous avons décidé de partir pour Potsdamer Platz. Je n’ai aucune idée pourquoi – notre hôtel à Schöneberg fut plutôt mal éclairé, si je me rappelle bien, et il se peut que nous n’ayons pas voulu passer la soirée à mal voir la télé, mais nous n’avons rien recherché avant notre arrivée et je ne sais donc pas pourquoi nous avons choisi Potsdamer Platz au lieu d’Alexanderplatz ou Rosenthalerplatz. Nous sommes monté dans l’U-Bahn à Bülowstraße et, trois arrêts plus tard, nous avons sorti à notre destination, ou j’ai presque trébuché sur une pièce restante du mur. Je crois que c’était en ce moment que j’ai enfin compris les énormes répercussions du mur sur les vies quotidiennes des gens comme moi, car la ville qui m’entourait ressemblait à toutes les autres villes que j’avais visitées mais là, tout au centre, dans un endroit ou je pouvais en trébucher dessus, il y avait eu, pendant ma vie, un mur qui marquait une frontière fortement protégée qui séparait deux groupes de personnes qui, d’après la bonne partie du monde, habitaient la même pays. Si les restes du mur pouvaient parler, je n’ose pas imaginer ce qu’ils nous raconteraient. Sur ces photos, je suis aux east side gallery, une longue section du mur converti en monument commémoratif en 1990. Aujourd’hui, son état de déclin avance rapidement, une grande partie clôturée pour sa sécurité, and j’avoue que je me demande combien longtemps il pourra survivre. Je me suis rendu compte lors de notre visite cette année que le monde est de plus en plus plein d’adultes qui n’ont aucun souvenir de la guerre froide; qui sont nés après la chute du mur et qui ne connaitront jamais le mot mauerspechte. Le temps passe, mais j’espère qu’il s’arrêtera au tour du mur – car n’importe qui qui a eu une leçon d’histoire sait bien que nous sommes voués à répéter nos erreurs si nous ne rappelons pas que nous les avons fait.
Cee Fardoe is a thirty-something Canadian blogger who splits her time between Winnipeg and Paris. She is a voracious reader, avid tea-drinker, insatiable wanderer and fashion lover who prefers to dress in black, white and gray.

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